Chorégraphies

Igor Piovano, Kathryn Bradney

Le samedi 10 mai 2008 à 14h30
 

au Théâtre Métropole de Lausanne

Distribution des rôles

Adaptation d’après l’histoire d’Edgar Allen Poe

”Le Masque de la Mort Rouge”

Mais le prince Prospero était heureux, et intrépide, et sagace. Quand ses domaines furent à moitié dépeuplés, il convoqua un millier d’amis vigoureux et allègres de coeur, choisit parmi les chevaliers et les dames de sa cour, et fit avec eux une retraite profonde dans une de ses abbayes fortifiées.

Ce fût vers la fin du cinquième ou sixième mois de sa retraite, et pendant que le fléau sévissait au-dehors avec le plus de rage, que le prince Prospero gratifia ses mille amis d’un bal masqué de la plus insolite magnificence.

Réalité ou rêve?

Le fantôme du masque rouge est-il un invité …

ou un jeu de notre imaginaire.

Il y avait des figures vraiment grotesques, absurdement équipées, incongrûment bâties, des fantaisies monstrueuses comme la folie, il y avait du beau, du licencieux, du bizarre en quantité, tant soit peu de terrible, et du dégoûtant à foison. Bref, c’était comme une multitude de rêves qui se pavanaient ça et là dans les sept salons. Et ces rêves se contorsionnaient en tous sens, prenant la couleur des chambres, et l’on eût dit qu’ils exécutaient la musique avec leurs pieds, et que les airs étranges de l’orchestre étaient l’écho de leurs pas.

Et de temps en temps on entend sonner l’horloge d’ébène dans la salle de velours. Et alors, pour un moment, tout s’arrête, tout se tait, excepté la voix de l’horloge. Les rêves sont glacés, paralysés dans leurs postures. Mais les échos de la sonnerie s’évanouissent, ils n’ont duré qu’un instant, et à peine ont-ils fui, qu’une hilarité légère et mal contenue circule partout. Et la musique s’enfle de nouveau, et les rêves revivent, et ils se tordent ça et là plus joyeusement que jamais, reflétant la couleur des fenêtres à travers lesquelles ruisselle le rayonnement des trépieds.