Chorégraphies
Igor Piovano et Kathryn Bradney
Danseurs
Giuliano Cardone, Julie Lamby, Pasquale Alberico, Clélia Mercier, Roman Conrad, Margaux Dorsaz, Yann Dorsaz
Centre Culturel des Terreaux
Du 29 novembre au 2 décembre 2018
CRÉATION COSTUMES Vama Srl
PHOTOS Rodrigo Buas
VIDÉO Igokat Film Productions
CRÉATION AFFICHE Diane Zanni
DIRECTEUR TECHNIQUE Alain Engler
CRÉATION DVD Igokat Film Productions
Il Maestro Vivaldi – Ballet en 13 tableaux
Vivaldi, violoniste et compositeur italien, a été l’un des plus célèbres virtuoses et l’un des artistes les plus admirés de son temps.
Antonio Lucio Vivaldi naît à Venise le vendredi 4 mars 1678, date à laquelle se produit également un terrible tremblement de terre qui a certainement influencé la santé du jeune Antonio. En effet, il est raconté que l’accouchement fut laborieux et que le stress dû au séisme aurait fragilisé la santé de l’enfant, qui selon diverses sources, aurait souffert, sa vie durant, d’une forme d’asthme.
Giovanni Battista Vivaldi, père d’Antonio, destine son aîné à la prêtrise. Antonio, dès son plus jeune âge, devient ainsi familier avec le monde ecclésiastique vénitien tant d’un point de vue religieux que musical. Antonio est ainsi ordonné prêtre de l’Eglise catholique à l’âge de 25 ans. Grâce à sa santé fragile qui l’empêche de dire une messe sans faire plusieurs pauses, Vivaldi obtient de l’Eglise des autorisations momentanées pour ne se consacrer qu’à la musique et à la création. Sa chevelure blond vénitien le fit, par ailleurs, connaître à Venise par le surnom de prete rosso, « prêtre roux » en italien.
Tableau 1 : A. Vivaldi – Opus I, Trio Sonata La Follia, 1705.
Un prêtre parmi d’autres présentant déjà des particularités.Tableau 2 : A. Vivaldi – Opus II, 1707.
La scène se déroule lors d’une fête donnée par le prince Ercolani, ambassadeur à Venise de Sa Majesté l’Empereur d’Autriche. Antonio participe à une joute musicale qui l’oppose à un autre prêtre violoniste, Don Giovanni Rueta, musicien méconnu aujourd’hui mais qui fut l’un des protégés de l’Empereur lui-même. L’honneur d’une telle joute ne pouvait être accordé qu’à un musicien jouissant d’une très grande considération.Tableau 3 : J.-S. Bach – Concertos pour 4 clavecins, 1730-1733.
Le 3ème tableau est influencé par l’opus III, connu sous le nom estro armonico. Ce recueil comprend 12 concertos pour violons qui vont inspirer entre autre Jean-Sébastien Bach. Bien que contemporains, Bach et Vivaldi ne se sont jamais rencontrés. Cependant, Bach, très enthousiaste et impressionné par les œuvres de son collègue italien, surtout par l’estro armonico, va en transcrire certaines pour le clavecin et pour l’orgue. Bach va ainsi synthétiser dans une partie de son œuvre les influences italiennes de l’époque et contribuera à la conservation d’une partie des œuvres de Vivaldi.Tableau 4 : A. Vivaldi – Opéra “Cessate, omai cessate”, 1720-1724.
Ce tableau illustre la Venise étourdissante des grandes fêtes qui semble ne pas vouloir se rendre compte du déclin politique qui se déroule sous ses fenêtres. C’est une période durant laquelle la floraison artistique et la folie de l’opéra sont à leurs apogées. La personnalité fantasque de Vivaldi et le caractère ambigu de son entourage féminin font pressentir un parfum de scandale.Tableau 5 : A. Vivaldi – Opus IV, concerto in D minor – La Stravaganza, 1714-1715. Amsterdam, 1716.
Le contexte est donné par l’édition de l’opus IV également intitulé La Stravaganza. Ce recueil de 12 concertos pour violon est dédié à un jeune noble vénitien, Vettor Dolfin, qui fut également élève de Vivaldi. Avec cette œuvre, Vivaldi fixe de façon définitive la forme du concerto de soliste en trois mouvements : Allegro – Adagio – Allegro.Tableau 6 : A. Vivaldi – Oratorio, Juditha triumphans devicta Holofernis barbarie, 1716.
L’unique oratorio qui nous soit parvenu, des quatre composés par Vivaldi, est mis en valeur dans ce 6ème tableau. Juditha triumphans devicta Holofernis barbarie, œuvre composée suite à la victoire de l’armée vénitienne sur les Turcs en juillet 1716, est une allégorie qui oppose la chrétienté et Venise, personnifiée par Judith, à la puissance turque, représentée par Holopherne, général envoyé en campagne par Nabuchodonosor II. Cette œuvre est inspirée par le Livre de Judith, livre deutérocanonique de la Bible.Tableau 7 : A. Vivaldi – « Tito Manlio », 1719.
Ce tableau est animé par la vanité, voire la vantardise, du Maestro Vivaldi qui entretient soigneusement la légende de sa rapidité de composition ; il note sur le manuscrit de l’opéra Tito Manlio « musique faite par Vivaldi en cinq jours ». La vanité, l’égocentrisme et l’exagération sont souvent des traits de caractère à double tranchants. Il teatro alla moda. Ce pamphlet satirique, daté de 1720, critique toutes les facettes de l’opéra italien de l’époque. Sur la couverture figure une caricature de trois personnages sur une gondole. A la proue on distingue un ours en perruque qui correspond à l’imprésario Orsatto, assis sur ses provisions ; aux rames, l’imprésario Antonio Moretti, surnommé Modotto, ancien patron de gondole travaillant pour Orsatto ; à l’arrière un petit ange représentant Vivaldi avec son violon, coiffé d’un chapeau de prêtre et marquant le rythme pour donner l’allure…Tableau 8 : A. Vivaldi – Symphonie du pasticcio Bajazet [Il Tamerlano], 1735.
Le contexte rappelle un des séjours d’Antonio parmi la haute société romaine. Le pape Benoît XIII, curieux d’entendre les œuvres du maestro, reçoit Vivaldi avec bienveillance. Le pape n’a apparemment accordé que peu d’importance à la réputation douteuse que ce singulier prêtre traînait derrière lui. L’on doit également à un séjour romain, daté de 1723, le seul portrait d’Antonio Vivaldi considéré comme authentique, car dessiné sur le vif, par le peintre et caricaturiste Pier Leone Ghezzi connu pour ses dessins de Pulcinella.Tableau 9 : A. Vivaldi – Symphonie en do majeur de Dorilla in Tempe, 1726.
La première de l’opéra Dorilla in Tempe a lieu au théâtre Sant’Angelo, le 9 décembre 1726. Anna Giró, ancienne élève de Vivaldi, obtient le rôle d’Eudamia. Dès lors, celle que l’on surnomme l’Annina del Prete Rosso, « la petite Anne du prêtre roux » en italien, va tenir une place importante dans la vie tant privée que professionnelle de Vivaldi ; cette relation va être sujette à de nombreuses rumeurs…Tableau 10 : A. Vivaldi – Dramma per musica, La Griselda, 1735.
Carlo Goldoni rencontre Anna Giró, ou Anne Giraud, chez Vivaldi. Goldoni mentionne la demoiselle dans ses mémoires : « elle n’avait pas une belle voix, ce n’était pas une grande musicienne, mais elle était jolie et avenante ; elle jouait bien (chose rare pour l’époque) et avait des protecteurs : il ne faut rien de plus pour mériter le rôle de prima donna ». Vivaldi demande l’aide de Goldoni afin d’adapter le rôle Griselda pour Anna Girò. La mezzo-soprano a, en effet, accepté de chanter pour d’autres compositeurs, comme Hasse ou Galuppi, et Vivaldi sent qu’il faut tenter de la flatter pour la regagner dans son entourage.Tableau 11 : A. Vivaldi – Double concerto en ré mineur pour viole d’amour et luth, 1740. Venise, printemps 1740.
Vivaldi vit ses dernières semaines vénitiennes. Au mois de mars, un grand concert est donné à la Pietà en l’honneur du prince-électeur de Saxe Frédéric-Christian; plusieurs compositions de Vivaldi y sont jouées, notamment l’admirable concerto pour luth et viole d’amour. Quelques semaines plus tard, après avoir vendu à la Pietà un lot de concertos, Vivaldi quitte Venise pour ne plus jamais y revenir.Tableau 12 : A. Vivaldi – Double Concerto en ré mineur pour viole d’amour et luth, 1740.
Antonio Lucio Vivaldi meurt à Vienne, le 28 juillet 1741. Son nom et son œuvre disparaissent dans les abimes du temps et ses manuscrits sont dispersés dans de très nombreuses collections et bibliothèques européennes. Vivaldi sera oublié pendant près de deux siècles.Tableau 13 : Max Richter, Spring 1 – recomposition de A. Vivaldi, Les Quatre Saisons (1723).
En 2012, le compositeur de musique classique et électronique contemporaine Max Richter recompose entièrement une des œuvres les plus connues de Vivaldi : Les Quatre Saisons. Une invitation envoûtante au voyage et la redécouverte d’une œuvre presque tricentenaire.
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