Chorégraphies

Igor Piovano et Kathryn Bradney

Danseurs

Julie Lamby, Pauline Schopfer,
Philia Hery, Mina Schürer,
Pasquale Alberico, Giuliano Cardone

Centre Culturel des Terreaux

Du 5 au 8 mars 2020

CRÉATION COSTUMES Luciana Reolon

CRÉATION LUMIÉRES Jonas Bühler

PHOTOS Rodrigo Buas

CRÉATION AFFICHE Diane Zanni

DIRECTEUR TECHNIQUE Alain Engler

CRÉATION DVD Igokat Film Productions

Et avec:

Melina Brès
Geraldine Bullinger
Ezekiel Bürki
Jeanne Hensinger
Antoine Ribaud
Sarah Ridet
Daniela Robaldo
Guy Saudan

Pourquoi The Wall ? (Igor Piovano)

Quand j’ai commencé à créer ce spectacle, je voulais vous parler des murs qui nous séparent et que nous bâtissons chaque
jour autour de nous pour nous protéger de notre société et des atrocités que… nous écoutons tous les jours aux nouvelles.

Pourquoi construisons-nous des murs ?
Un jour, ça fait longtemps, j’écoutais une musique…
“Cello ascends”,
créé sur la Grande Muraille de Chine par les Piano Guys.
Des murs modernes ont suivi, dont… celui de Berlin! ! Je n’avais jamais exploré cet univers comme ça.
Quelle tristesse, quel combat… et plus encore.
Après avoir découvert l’histoire de centaines de personnes, j’en ai choisi SIX.
Leurs histoires se sont mêlées dans ma tête et… voilà.
Dans la société actuelle nous disons souvent que construire des murs c’est ridicule.
Mais nous devons défendre ou combattre
le droit d’être stupides ?

HANS-JOACHIM LAZAI “Giuliano Cardone”
Policier et dynamiteur du Mur
Le 13 août 1961, la vie et le travail de Joachim Lazai, policier ouest-berlinois du groupe d’intervention Wedding, basculent radicalement.
Ce jour-là, alors qu’il n’est pas de service, il est en faction à l’angle de la Bernauer Strasse et de la Schwedter Strasse.
Il peut voir comment les fils barbelés sont déroulés et les pavés arrachés.

L’action non annoncée, les plaintes et les larmes des témoins marquent la mémoire du policier.

Lui et quelques collègues veulent montrer leur grogne à tous.
Ils cherchent à établir des contacts avec des étudiants de l’Université libre de Berlin, regroupés autour de Detlef Girrmann; ces étudiants aident aux fuites et sont informés du plan de dynamitage du Mur, symbole d’injustice.

Hans-Joachim Lazai participe à de nombreuses tentatives de passage clandestin.
En Belgique, il se procure avec Girrmann-Gruppe des passeports vierges qui permettront beaucoup d’évasions.

ROSEMARIE PLATZ “Julie Lamby”
Une rencontre aux conséquences importantes
Une rencontre dans la gare de S-Bahn de la Friedrichstrasse et un voyage à travers Berlin-Ouest sont à l’origine d’un changement radical dans la vie de Rosemarie Platz.
Il ne faut pas longtemps à Charlie, jeune étudiant en médecine pour conquérir le cœur de cette psychothérapeute de Berlin-Est.
Ils partagent plusieurs mois de bonheur jusqu’à ce que la construction du Mur mette fin brutalement à cette idylle, en séparant désormais le couple.

La première tentative de passage des fortifications à travers le cimetière du Sophienfriedhof dans la Bernauer Strasse se révèle très rapidement trop dangereuse: les gardes patrouillent sur tout le terrain, certaines personnes sont arrêtées.

Le coeur de Rosemarie palpite à l’approche du premier gardien contrôlant l’accès à la Brunnenstrasse qui mène à la Bernauer Strasse.

Des locataires de l’immeuble décident au risque d’être découverts et condamnés, de l’aider et la font entrer dans un appartement vide.
Puis, ils referment la porte à clef derrière elle.
Rosemarie Platz n’attend pas l’aide des pompiers ouest-allemands.
Elle court à la fenêtre et saute du premier étage dans la Bernauer Strasse, à l’ouest.

Elle est très tendue mais saine et sauve lorsque le soir venu elle surprend son ami qui l’avait attendue en vain de nombreuses heures au Checkpoint où ils avaient rendez-vous.
Charlie était rentré alors chez lui déçu.
Ces rendez-vous n’étaient désormais plus nécessaires.
Une nouvelle vie pouvait commencer.

DORIT SCHMIEL “Mina Schürer”
Lorsque le Mur de Berlin est érigé et la coupe de tout contact avec Berlin-Ouest, elle a vingt ans.
Elle et ses amis n’ont jamais adhéré aux idéaux prônés par les autorités est-allemandes, et s’inquiètent pour leur avenir.

L’un de ses cousins ayant récemment réussi à passer le Mur et s’installer à l’Ouest, Dorit, son petit-ami, et trois de leurs amis décident de faire de même.
Après minuit, dans la nuit du 18 au 19 février 1962, brumeuse et couverte, les cinq jeunes gens s’approchent de la frontière en traversant le cimetière de Pankow dans le quartier de Rosenthal.

Il n’y a pas encore de mur de béton à cette date, mais plusieurs grillages successifs.
Ils percent le premier, et rampent dans la neige vers le prochain.
Trois gardes les aperçoivent, et ouvrent le feu, atteignant Dorit et l’un de ses amis.

SIEGFRIED KRUG “Pasquale Alberico”
Déplacée par la Seconde Guerre mondiale, la famille Krug s’établit à Erfurt. À la fin de la guerre, la ville se trouve dans le secteur soviétique de l’Allemagne, qui en 1949 devient la République Démocratique Allemande (RDA).
À l’issue de sa scolarité, Siegfried Krug devient électricien.

Le 5 juillet 1968, Krug prend un vol de Francfort à Berlin-Ouest.
Il confie à sa fiancée et à sa sœur qu’il pourrait être absent un certain temps.
Il passe une nuit à l’hôtel, puis, le lendemain soir, prend le S-Bahn et descend à la gare de Friedrichstraße, poste-frontière entre Berlin-Ouest et Berlin-Est.
Il traverse légalement la frontière, et se dirige vers la porte de Brandebourg.

Étant à quelques mètres du Mur, côté-est, celle-ci se trouve dans la zone interdite.
Il passe à pied sous la barrière qui marque la limite de la zone interdite, et marche d’un pas régulier vers le monument, traversant la Pariser Platz totalement déserte.
Il porte à la main un attaché-case contenant notamment 1 100 Deutschemarks ouest-allemands en grosses coupures.
Il approche d’un garde « comme si ce qu’il fait est la chose la plus naturelle du monde ».
Le premier garde tire en l’air plusieurs fois.
Krug s’arrête, se retourne, et marche directement vers lui.
Le garde lui ordonne de s’arrêter ou de se diriger vers le poste de commande frontalier.
Krug l’ignore et marche droit sur lui sans un mot.

Le garde le braque de son arme, hésite, puis tire lorsque Krug est sur le point de l’atteindre.
Les raisons de cette action demeurent inconnues.

ANGELIKA SCHRÖTER “Pauline Schopfer”
Nous ne nous sentions plus libres Angelika Schröter fait partie du mouvement des hippies de RDA.
Elle porte une parka verte, des jeans à patte d’éléphant et fait de l’autostop pour se rendre à des concerts de blues.
Le manque de conformisme des hippies déplait au régime de RDA car il ne correspond pas à l’idéal socialiste.
La Stasi la qualifie de décadente négative.

Elle décide finalement de demander le droit d’émigrer.

Dorénavant Angelika Schröter est mise en observation par la Stasi.
Elle perd son emploi et est convoquée à plusieurs reprises par le Conseil de la ville de Weimar.
Un an et demi plus tard, le 29 mars 1984, elle reçoit une convocation avec son mari pour le lendemain au bureau des affaires intérieures : là ils apprennent qu’ils devront prendre le train de 10 heures pour Berlin-Est et migrer par le passage de la Friedrichstrasse.

Epuisés, ils arrivent en train à Berlin Est.

DAGMAR BÖTTCHER “ Philia Hery”
Emigration à 14 ans
Les parents de Dagmar déposent en 1984 une demande d’émigration au conseil d’arrondissement, ce qui déclenche immédiatement la machinerie étatique de répression et de contrainte.
Les parents de Dagmar sont d’abord privés de papiers d’identité.
Ils obtiennent une carte de substitution PM 12 qui limite leur liberté de déplacement dans le pays.

Quelque temps plus tard, le beau-père de Dagmar est arrêté pour « soupçon de tentative de fuite de la République ». La mère de Dagmar est licenciée car sa demande d’émigration la rend indésirable dans l’entreprise.

Comme en RDA il n’y a pas de chômage et donc pas d’indemnités, Dagmar et sa mère se retrouvent sans ressource et se réfugient alors chez les grands-parents pour vivre sur leur retraite.

En mai 1985, sa mère ne revient pas d’une visite de son époux à la prison de Naumburg.
Ce n’est que 6 semaines plus tard que Dagmar apprend que sa mère a été arrêtée.
Le 12 décembre 1985, Dagmar Böttcher prend le train de Halle pour Berlin-Est, accompagnée par des agents de la Stasi.

Elle doit retrouver sa mère qu’elle n’a pas vue depuis leur séparation suite à son emprisonnement en RDA.

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